Le cocon ducon d'une fin de soirée. Il fait tiède qu'il disait ! Tiède, et pourtant je trouvais ça tellement plus mignon de l'imaginer dans le froid, à greloter, sous son petit t-shirt à rayure cachant sa musculature naissance. Et ses gros yeux de poisson chat scrutant la rue, de gauche à droite, puis son petit coeur battant, et cette remarque... Tu me trouves ridicule ? J'ai peur de ne pas lui plaire... Je suis si futile... Mais après tout ça n'est qu'un garçon, un de plus ou un de moins, il y en a tellement partout... Mais j'ai envie de plaire ! De lui plaire, c'est tellement rassurant de plaire.. Je passe le boulevard Voltaire, remonte l'avenue, ma main moite tâte mon portable dans l'attente d'une vibration. 
L'homme décharge. Il rigole, son petit rire se répercute dans son cerveau en un grand requiem. Il décharge encore. Un passent tombe de nouveau. Le rouge sur le pavé. Il décharge. Rire. Clic. Clac. Boum. Il décharge.
Expérimental, garçon parcourant tout doucement, il aurait du mettre sa veste, du petit velours élégant, et une chemise à carreau parée d'une cravate rouge en vieux velours. Tout ça dans une démarche rock'n roll.
Il décharge. Il hurle maintenant, il hurle, et admire. Admire la panique, admire la mort. Il est la mort. Décharge. Clic. Clac. Boum. Un autre. Il tombe. Comme une mouche. Ils tombent tous. Misérable. Décharge. Le sang, ça ne lui suffit plus, il n'entend plus ses hurlements, la panique, la panique, tout est panique. Il veut sentir la puanteur, écraser des crânes à main nue contre le bitume. Décharge. Clic. Clac. Boum.

dire que ça résoudrait tous mes soucis.
Mais c'est impossible.
Littéralement et complètement impossible.
Il faudrait avoir ce "supplément d'âme" et il est si rare. Si injustement rare.

Ma conscience à mille langes, et aucune ne m'accusent. Elles dorment tous, silencieusement.  Quand les hurlements se feront entendre, il sera déjà trop tard. Le Léviathan aura déjà investi la cité et englouti mon univers.
Et tout ne sera que ténèbres.